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Un jardin secret

TABLEAU (VIVANT)

Cette installation a été exposée dans le cadre de la nocturne des étudiants et était en relation avec le tableau nature morte de Georgette Agutte. Elle était à l'époque complétée par une médiation orale sur la question de la référence. Je la considère comme mon premier "tableau vivant", car elle représente un univers fictif  transposé dans le réel, et habité. C'est également mon travail le plus personnel, car le personnage absent crée un lien entre la figure de Georgette Agutte et celle de ma mère.

Cette installation est un objet de médiation autour d'une nature morte de la peintre française Georgette Agutte. Elle a été réalisée dans le cadre de la nocturne du musée de Grenoble 2010. Il s'agit d'une mise en scène  fantasmée du dernier lieu de recueillement de l'artiste, basé sur "l'anecdote" entourant sa mort, et en écho chromatique avec le tableau convoqué.

Cette installation fantasme et reconstitue l'anecdote impressionnante qui encadre son décès : Son mari, dont elle était terriblement amoureuse venait de mourir, et ne pouvant supporter d'avantage son absence, elle adresse un dernier message avant de se suicider : "Voilà douze heures qu'il est parti. Je suis en retard." La nature morte aux oranges transposée à notre dimension devient le théâtre de ces heures sombres.

 

Le jardin est inspiré d'un jardin de mon enfance. Les teintes, en concordance chromatique avec le tableau originel, une parcelle de tissu aux motifs de ciel étoilé, ou encore l'emploi de draps pour composer le jardin créent une atmosphère de nuit, et en font un lieu de recueillement et d'introspection, un endroit hors du temps pour penser. On ne trouve pas de personnage dans l'espace de l'installation : le jardin a été déserté par son habitant. Une lettre, un verre de vin, une pelure d'orange sur la table occupant une place centrale dans la composition font nettement ressentir l'absence de la protagoniste. Les denrhées sont consommées, on sent l'action achevée. La peau d'orange séchée pendant au bord de la table rapelle le tableau. Une belle plume, un encrier ainsi qu'un message écrit sur papier précieux donnent un ton solennel à la scène. Sur le papier, un QRcode traduit picturalement les derniers mots de la peintre. Les traces de vie, peuvent également suggérer une scène de crime. 

 

 Ce drame humain me touche beaucoup. Parce qu' il représente le grand amour, parce que c'est beau de voir qu'on peut aimer aussi démesurément tout au bout d'un rouleau. C'est étonnant : on n'accorderait pas à une vieille femme cet amour total et sans concessions.

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